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Info M 02.02 Propos des campagnes sur le Brexit
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Ce document d'information pour enseignants analyse la pertinence d'affirmations des camapgnes du Leave et du Remain évoquées dans le M 02.02.
Trois affirmations de la campagne du Leave commentées
"„[Le Royaume-Uni] envoie 50 millions de livres par jour à l’UE. Finançons plutôt notre système de sécurité sociale." (“We send the EU £50 million a day – let’s fund our NHS instead.“
La somme nommée est trop élevée.
La contribution que la Grande-Bretagne verse à l'UE chaque année s'élève à 17,8 milliards de livres, soit environ 342 millions par semaine, d'où 50 millions de livres par jour. Mais il faudrait retirer la réduction accordée à la Grande-Bretagne de 4,9 milliards de livres annuels qui avait été négociée par Margareth Thatcher. En plus, le secteur privé et les institutions publiques britanniques touchent près de 5,8 milliards de livres de la part de l'UE chaque année. Le coût de l'appartenance à l'UE s'élève alors pour la Grande-Bretagne à 7,1 milliards de livres par an, donc 136 millions par semaine ou 19 millions de livres par jour. (cf Niedermeier/Ridder 2017, p.26f)
"Nous devons reprendre le contrôle de nos frontières afin de décider qui peut venir ici – et qui ne le peut pas." (“We need to take back control of our borders so we decide who can come here – and who can’t.“
Implique des hypothèses fausses et contredit d’autres arguments des partisans du Leave.
Du fait des accords de libre circulation, les citoyens et citoyennes de l'UE peuvent se déplacer librement au sein de l'UE et choisir librement leur lieu de vie. En ce qui concerne les migrations internes, c'est-à-dire au sein de l'UE, il semblerait que les Etats membres de l'UE aient moins de contrôle que d'autres Etats- Mais puisque la Grande-Bretagne n'est pas un membre des accords de Schengen, qui limite les contrôles aux frontières, il existait et il existe encore des contrôles de passeport à la frontière britannique. En plus, l'accès peut être refusé à des citoyens de l'UE en cas de problèmes de sécurité. Pour la Grande-Bretagne, abandonner la libre circulation voudrait aussi signifier un accès restreint au marché unique, pour lequel la libre circulation est une condition préalable - et cela serait incohérent avec l'idée de certains partisans du Leave qui voudraient rester dans la zone de libre-échange de l'UE. En plus de cela, seul la moitié des personnes qui immigrent vers la Grande-Bretagne viennent de pays de l'UE; pour les migrants des autres pays, le Royaume-Uni peut en limiter leur entrée même en tant que membre de l'UE. (cf Ibid 2017, p.27f)
"Le commerce britannique va prospérer et le nombre d’emplois va augmenter après notre vote pour Leave." (“UK trade and jobs will thrive after we vote leave.“
Aucune prédiction ne peut encore être faite à ce sujet – la plupart des pronostics annoncent des conséquences négatives pour la GB.
Il est difficile d'établir des pronostics sur les conséquences économiques de la sortie de l'UE, et ce surtout parce que les conséquences dépendent fortement de la manière dont se fera la sortie (traité de sortie, Brexit dur, accès au marché commun, etc.). La plupart des études qui étudient les différents scénarios prévoient plus de conséquences négatives que positives pour l'économie britannique. Les partisans du Brexit disent entre autre que la sortie de l'UE va libérer l'économie britannique des régulations européennes et que le détachement des autres économies plus lentes va relancer la croissance. (cf Ibid. 2017 p.28f) C'est peut-être vrai, mais il ne faut pas oublier que la Grande-Bretagne devra désormais négocier seule des traités commerciaux avec les autres pays - un processus long et difficile, durant lequel la Grande-Bretagne sera en désavantage comparé á l'ensemble de l'UE
Trois affirmations de la campagne du Remain commentées
"L’Union européenne a aidé à réconcilier des pays qui étaient en conflit depuis des décennies. La Grande-Bretagne a un intérêt national fondamental dans le maintien de cet objectif commun en Europe d’éviter des futurs conflits entre les pays européens."
(“The European Union has helped reconcile countries which were once at each other’s throats for decades. Britain has a fundamental national interest in maintaining common purpose in Europe to avoid future conflict between European countries."
Pas un mensonge, mais fait appel à des peurs vis-à-vis de scénarios irréalistes.
L'ancien premier ministre David Cameron a plusieurs fois exprimé sa crainte qu'une sortie de l'UE par la Grande-Bretagne (et par conséquent la fragilisation de l'UE) pourrait entraîner un retour à des temps moins pacifiques. Il est cependant questionnable que la paix en Europe soit si fragile qu'une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE la mette en danger. Il est vrai que la politique commune de sécurité était plus efficace avec la Grande-Bretagne - qui compte parmi les 10 plus grandes puissances militaires du monde. D'un autre côté, la plupart des pays de l'UE appartiennent à l'OTAN, ce qui rend la guerre entre pays membres très improbable. Mais même en terme de stratégie, l'utilité de l'affirmation de Cameron laisse à douter. A force de souligner les effets négatifs d'une sortie, les côtés positifs de l'appartenance à l'UE disparaissent à l'arrière-plan. C'est pour cette raison que les adversaires politiques de David Cameron lui ont reproché d'inciter à voter contre le Brexit via un sentiment de panique - à la place de convaincre avec des arguments pertinents (mot-clé: project fear). (cf Ibid. 2017, p.29f)
"Plus de 3 millions d’emplois sont liés à notre commerce avec l’UE." ("Over 3 million UK jobs are linked to our trade with the EU."
Le nombre d’emplois concernés est mis en doute par des experts en économie.
Dans les différentes campagnes du Remain, les avantages économiques de l'appartenance à l'UE ont souvent été mis en avant. Des partisans du Remain insistaient sur le fait que la perte de ces avantages allait avoir un impact sur l'économie britannique. L'exactitude des chiffres censés appuyer ces arguments ont souvent été mis en doute par des experts en économie (cf Treib 2018, p.241). En plus, le fait que 3 millions d'emplois soient liés au commerce avec l'UE ne dit pas si ces emplois vont disparaître ou non après la sortie de l'UE; cela dépend fortement de la manière dont la sortie se fait. Mais cette affirmation suggère quand même que ces personnes sont menacées par le chômage après la sortie de l'UE.
"Être dans l’UE signifie des prix plus bas. Si nous la quittons, vos courses pourraient coûter plus cher." ("Being in Europe means lower prices […]. If we left, your weekly shop could cost more."
Aucune affirmation ne peut être faite à ce propos – des conséquences économiques négatives sont cependant probables.
Beaucoup d'experts en économie partagent l'avis qu'une hausse des prix à court terme après la sortie de l'UE n'est pas improbable, surtout quand la valeur de la livre baissera. Mais il est difficile de faire des affirmations sur les conséquences économiques sur le long-terme, puisque beaucoup de facteurs doivent être pris en compte, ce qui fait qu'on ne peut pas se limiter à certains aspects sans oublier des facteurs importants. Ainsi, le manque de compétitivité face à d'autres entreprises européennes pourrait mener à une hausse des prix dans certains secteurs - mais en même temps, la disparition de régulations européennes dans le secteur agricole pourrait faire baisser les prix.
Bibliographie:
Niedermeier, Alexander; Ridder, Wolfram (2017): Das Brexit-Referendum. Hintergründe, Streitthemen, Perspektiven. Wiesbaden: Springer Fachmedien.
Treib, Oliver (2018): Wenn der Geist einmal aus der Flasche ist. Das Brexit-Referendum und die Politisierung der EU in Großbritannien. In: Anders, Lisa H; Scheller, Henrik; Tuntschew, Thomas (Hg.): Parteien und die Politisierung der Europäischen Union. Wiesbaden: Springer Fachmedien.
Lien utile
Site de l'association Externer Link: Full Fact sur les propos des partisans du Leave et du Remain [site en anglais]
Le texte est aussi disponible entièrement en Interner Link: format PDF
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